During election times, politicians' gesticulations are noisy. They might almost manage to hide the secret war of which we are victims every day, which we deliver every day, against ourselves, against others, against the world. This secret war is that of production and exchange of goods. The war of money and value, of paid labor that stifles possibilities of inventing other practices. What is the way to desert a battlefield that has the frightening ability to catch back the deserter everyday?
While world seemed condemned to live in an universe made of totalitarian government, economic competition and financial imperialism, new doors open and forgotten stars shine again. The dance of revolt and struggle begins. From Maghreb to Middle-East, the youth rise up, taking the rest of the society in their dance and their need of freedom. In Tunisia as in Egypt, governments were fired and had to get out. New struggles begin then, under the anxious eye of western governments, to know how to reinvent life without dictatorship. Battle has just began.
Alors que le monde semblait condamné à vivre dans un univers de régimes totalitaires, de compétition économique et d'impérialisme financier, de nouvelles portes s'ouvrent et des étoiles oubliées s'allument. La danse des révoltes est engagée. Du Maghreb au Moyen-Orient, la jeunesse se soulève et entraîne le reste de la population dans son besoin de liberté. En Tunisie comme en Egypte ce sont les gouvernements qui ont été dégagés. Une nouvelle lutte s'engage alors, sous l'oil terrifié des gouvernements occidentaux, pour savoir comment réinventé la vie sans dictature. La combat vient juste de commencer.
Pour ceux qui en doutaient encore, la campagne sur l’identité nationale lancée par le gouvernement est venue confirmer que les idées de l’extrême droite sont au pouvoir. “Je veux du gros rouge qui tâche” était la consigne présidentielle, et le ministre de l’Intérieur résumait bien la volonté du gouvernement: “le message était: affirmez vos convictions, n’hésitez pas à cliver.” On ne pouvait être plus clair. En temps de crise mondiale, qui n’épargne pas et n’épargnera pas la France, la préoccupation politicienne était au détournement d’attention.
It was quite funny to see the disappointed faces of the political-class the day after European elections in France. Simple joy to feel the sad atmosphere of the ones who were proudly asking for our voices the day before. Whatever you think about elections, they can at least be analyzed.
Franche rigolage au lendemain des élections européennes en France. Joie simple de voir les visages déconfis de tous ceux et celles qui la veille encore faisaient les fiers pour racoler nos voix. On a beau penser ce qu'on veut des scrutins, ils ont au moins l'avantage de s'offrir à l'analyse. Mis en rapport avec les 60% d'abstention, les 28% du PDP (Parti du Pouvoir, ex-UMP) ne représentent que 9% de la population en âge de voter. Quelle victoire ! (...)
A lot of people use to say that since a long time (!) accumulating capital leads to capital crisis. Economic history is full of well known examples: 1914, 1929, 1939, 1973, 1993, 1998... In economic mechanisms, human being has been, and still is, reduced to a simple floating data. That's why this historical crisis will go through our own realities. Less money to exchange... means that's we'll become useful for economic strategies. We could almost enjoy this situation. (...)
Un paquet de monde le disait depuis un paquet de temps: l'accumulation de capital connait des crises cycliques plus ou moins fortes. L'histoire de l'économie regorge de fameux exemples. Puisque dans ces mécanismes d'accumulation, l'être humain n'est qu'une variable d'ajustement: on va prendre cher. Moins de pognon à faire circuler pour pouvoir maintenir au niveaux les gros profits ? Alors plus besoin de nous. On pourrait presque s'en réjouir, mais la dépression qui va secouer l'économie, va aussi secouer nos vies. (...)
On nous bassine avec mai 68. La grande révolte du « joli mois de mai » nous est servie à toutes les sauces et à tous les repas. L'indigestion est proche... Le plus drôle, ou le plus pathétique, est que ce sont ceux qui sont les plus éloignés des dynamiques soulevées en 68 qui en parlent aujourd'hui le plus: groupuscules gauchistes sectaires, crabes de partis politiques, presses branchée ou bourgeoise. (...)
Interview exclusive de John Holloway (http://jokeadit.free.fr/jad/PDF/holloway.pdf)
Amies et amis, résistants et résistantes, arrachés et arrachées, bienvenu dans la presse politique qui renaît de ses cendres. Loin des pages people qui font désormais office de chroniques politique. Tu as entre les mains une des quelques feuilles de choux où l'on donne encore des nouvelles du monde réel. Celui où tu vis pour de vrai, où ton patron te saoule, où les ASSEDIC te traquent, où les flics te contrôlent, où les caméras te surveillent. (...)
On a les deux pieds dedans. et on y est jusqu'au cou. On est dans la France d'après. Celle qui se lève tôt, qui a peur de l'autre et qui veut travailler plus pour gagner moins. Autorisons-nous donc à nous lever tard, à partir à la rencontre de l'autre et à travailler moins : à faire entendre nos voix discordantes. C'est une sale époque, où se côtoient rafles de sans-papier et insécurité sociale. On a au moins la conscience claire que le pouvoir va chercher à nous en mettre plein la tête. (...)
Sortir un disque, c'est un événement particulier pour un groupe de scène. On ne te saoulera pas ici avec nos états d'âmes, mais on profitera de ce numéro hors-série de " Joke a dit !!! " pour tenter d'expliquer ce que tu y trouveras. Chacun des articles qui suit est consacré à un titre présent sur ce " Délégué Zéro " de JoKe. Nouveau disque... De la musique populaire pour faire la fête, danser et se dépenser : car dans un monde où nos corps sont bridés il est important de les faire transpirer en se faisant plaisir. De la musique métissée et hybride : car dans un monde où la diversité des cultures est niée par la toute puissante Economie, il est urgent d'inventer de nouvelles formes de dialogues. Des textes enragés : car ce monde ne tourne pas rond et nous avons tous et toutes un rôle à y jouer. Un disque autoproduit : car le compromis commercial a un goût de compromission. (...)
Le pouvoir. voilà ce à quoi ils et elles concourent tous et ce pour quoi ils s'étripent. De déchirements fratricides, en alliances stratégiques, les danses du grand bal électoral sont belle et bien ouvertes. Les danseurs sont nombreux sur la piste mais le ballet est pitoyable. Restons donc sur le bord du dancefloor pour essayer de comprendre leurs mouvements. Si leurs programmes sont opaques comme du jus du boudin - de la " rupture tranquille " de Sarko au " désir d'avenir " de Royal, leur ambition partagée est claire comme de l'eau de roche : l'ivresse du pouvoir. (...)
Sarkozy a annoncé la couleur de l'année à venir dès la fin de l'été. Le premier flic de France, soutenu par son gouvernement, faisait évacuer " le plus grand squat de France. " C'était bien sûr pour la bonne et juste cause. Les braves squatters, qui ne gênaient personnes, risquaient leur vie chaque jour dans cet immeuble insalubre aux branchements électriques hors normes. Alors en les foutant à la rue, on les met en sécurité : Sarkozy qui fait dans l'humanitaire c'est plus que louche et il faut vraiment le vouloir pour tomber dans le panneau. (...)
In this fanzine we try to give news that the big medias seem to forget. French spring has been a long struggle season. Students, followed by many workers, built an important strike in all universities of the country. They were fighting against a law called "Loi sur l'Egalité des Chances" (Law on Equality of Chances) that had equality only its name. A part of this law was the "Contrat Première Embauche" (CPE - Contract First Job). This work contract was about to allow companies to fire an employee without any reason during two years after he had been employed. if this employee was under 26 years old. (...)
Alors que le fameux et fumeux CPE villepiniste a été durement combattu et finalement abrogé, ce qui ne répondait qu'à une partie des revendications du mouvement de mars-avril 2006, c'est au tour de Sarkozy de proposer une loi scélérate. Comme si les deux mains droites de l'Etat se lançaient le défi stupide et faire passer les lois les plus réactionnaires et racistes possibles. Chacun de ces deux guignols est en tout cas dans son rôle : l'aristocrate de Villepin et sa lutte contre le chômage qui ne fait qu'aider le patronat à licencier d'un côté, et, l'autoritaire Sarkozy et ses méthodes vichystes de rafles et de déportations des individus " sans-papiers " de l'autre. (...)
Au moment où nous mettons sous presses ce numéro du fanzine, un mouvement de grande ampleur agite le pays. On ne sait pas, pour l'instant, quand ni comment il évoluera. 22 mars : anniversaire du déclenchement de mai 68 ; 18 mars : anniversaire de la Commune de Paris en 1871. Pourtant le mouvement ne semble pas puiser sa force dans ces commémorations de la contestation subversive. Au contraire, il se nourrit d'une véritable impulsion de base dans laquelle partis et syndicats sont débordés. (...)
Comment encore accorder une quelconque confiance aux "représentants" politiques quand nous apprenons que 16 des 30 propositions de campagne du Front National ont été appliquées depuis 2002. Souviens-toi 2002 : Le Pen présent au second tour, la réaction est immédiate. 1er mai 2002, jamais autant de personnes n'avaient défilés pour la fête du taf. Rien qu'à Paris, le cortège de la manifestation déborda du parcours auquel elle était restreinte. C'est finalement deux boulevards qui accueillirent le million de manifestants battant le pavé. (...)
Les émeutes qui se sont répandues en France n'étaient manipulées ni par des trafiquants, ni par des " islamistes ", comme les médias et les politiques aiment le répéter. Elles furent spontanées et bien qu'elles ne portent pas de projet de société clair, elles sont profondément politiques !
S'ils ne savent pas très bien ce qu'ils veulent, ceux qui se rebellent savent ce qu'ils ne veulent plus : les contrôles généralisés, les rafles de sans-papiers, la répression policière, les expulsions des logements et du territoire, le chômage, la précarité, la haine médiatique et politique, la discrimination sous toutes ses formes, la violence des institutions depuis l'école jusqu'aux médias, de la justice et de la police, la casse de tous les acquis sociaux qui protégeaient un tant soit peu le peuple. C'est de là que proviennent d'abord les violences. (...)
En plein dans ta face de travailleur, de travailleuse, de chômeur, de chômeuse, de précaire. Le MEDEF applaudie des deux mains les ordonnances Villepin, dont le fameux Contrat Nouvelle Embauche. Une ordonnance, c'est une loi imposée par le gouvernement sans qu'elle soit votée pas le parlement. D'une part le pouvoir ne s'embête pas avec la mascarade démocratique, d'autre part sa cible est claire : ceux et celles qui ne disposent que de leur taf, de leur salaire, pour avoir les moyens de vivre. (...)
The French government has been rejected during the last elections. Right and left wing organisations asked the people to vote "Yes" to the European Constitution. But this constitution was more an economic treaty than a social progress. The people voted "No" against political-class, media propaganda and ultra-capitalist system. After the vote, prime minister resigned and an other one, from the same right-wing organisation, arrived. (...)
Alors que le pouvoir s'est trouvé une fois de plus rejeté par la population à l'occasion du dernier scrutin, le refus d'écouter nos attentes et nos revendications reste de mise. Un remaniement ministériel. est-ce cela que nous voulons ? Un nouveau premier ministre qui dès son arrivée au pouvoir annonce une nouvelle vague de réforme du droit du travail. La création d'un nouveau type d'emploi précaire à la grande joie du patronat. Pourtant c'est bien la précarité que nous rejetons. (...)
. pour enfin construire une société qui nous ressemble ! Lycées bloqués et occupés, salariés du public et du privé dans la rue. Un peu d'air frais qui arrive avec le printemps. Selon les " organisateurs " nous étions un million d'hommes et de femmes dans la rue dans tout le pays le 10 mars. (...)
Le patronat s'égosille à nous expliquer que les travailleurs-euses français-es vivent dans un système de protections sociales inacceptables ! C'est d'ailleurs pourquoi ils délocalisent à tour de bras et/ou menacent de délocaliser. " Pas assez productifs, trop protégés ", nous entendons ça tous les jours aux infos ou sur notre lieu de travail. On doit d'abord répondre que nous ne sommes pas trop protégés, ce sont les travailleurs des pays " en voie de développement " qui ne le sont pas assez, nous y reviendrons. Ce n'est pas tout, lisez bien la suite. (...)
Nous vivons une époque formidable où la démocratie est reine, où le droit international protège tous les peuples vivants sur la planète.
Mais attention ! Ne jamais trop abuser de la démocratie et de la volonté des peuples. la populace ne sait pas ce qu'elle veut. elle doit être guidée ! Le pays dans lequel nous vivons, la France, patrie des droit de l'homme et de la grande Révolution que le monde entier nous envie, république démocratique exemplaire, nous montre la voie. (...)
. NE RIEN FAIRE C'EST LA CONSERVER ! En ces temps de casse sociale aggravée, on nous bassine avec une idéologie selon laquelle le travail est la seule et unique source d'émancipation. Devinez qui sont les premiers sur la liste des idéologues acharnés du travail ? " Il nous faut d'abord faire aimer le travail " disait Raffarin à l'AG du Medef en janvier 2003 ; à quoi le baron Seillière répondait le même jour : " Après des années de propagande fallacieuse sur les loisirs, vous avez sifflé la fin de la récréation ". Et ils ne sont pas les seuls : " Il faut remettre en cause une partie du code du Travail " s'exclame Zaki Laïdi, politologue proche du PS, dans les pages du journal Libération. (...)
Enfin ! Voilà le nouveau disque de Joke. Procès verbal compte quatre titres péchus et réfléchis. EN prime, pour ceux et celles qui sont équipés, vous pouvez y mater une vidéo. Quatre titres, contre l'ordre établi, pour l'espoir... et surtout la fête.